10h00 du matin, nous nous présentons à la frontière. Nous n’y avions pas prêté attention, à partir de Livingstone, nous devons entrer au Zimbabwe pour quelques kilomètres et seulement passer au Botswana. Nous nous présentons au guichet de la santé, un test PCR en bonne et due forme est requis. Nous n’en avons pas et il n’est pas possible de faire un test rapide à la frontière. Le responsable nous explique: » Il faut que vous vous rendiez à l’hôpital à Livingstone pour réaliser le prélèvement, vous obtiendrez le résultat demain », il laisse un temps mort comme pour jauger notre réaction puis il ajoute : » est-ce que ca va pour vous d’attendre demain ? ». Nous lui rétorquons que nous préférons que tout soit réglé aujourd’hui. Il nous dit : « pour 1 000 pulas chacun et une photo de votre passeport je peux vous avoir deux résultats de tests négatifs officiels pour 14h00 sans prélèvement.. Nous avons choisi cette solution. Comme pour les frontières précédentes nous poursuivons par l’immigration et la douane. Vers 15h00 nous quittons la douane Zambienne.
Nous empruntons ce fameux pont qui rejoint le Zimbabwe. Nous voici à la douane Zimbabwéenne. Un : poste santé, nous présentons le test PCR c’est OK ; deux : émigration, cachet sur le passeport et 50 dollars de visa, payables uniquement en liquide ; Trois : douane pour les motos, 11 $ par moto pour la taxe de roulage, bien que les deux guichets se jouxtent, seul celui-là accepte les payements par carte bancaire. Nous restons une bonne heure le temps que l’employée, plutôt jolie mais particulièrement antipathique, encode toutes les données et remplisse les deux carnets de douane. Enfin nous sortons des bureaux, nous enfilons notre casque et nos gants et nous nous présentons devant la grille de sortie. Là, on nous fait signe de nous parquer sur le côté, pffff encore une formalité à remplir. Il est presque 17h00 quand nous quittons la douane.
Nous roulons sur une magnifique route qui traverse la brousse, la température est agréable, nous profitons de ces superbes paysages. Soudain apparait devant nous sur la route, un immense troupeau d’impalas. Nous ralentissons pensant pouvoir les prendre en photos, à ce moment, une voiture nous dépasse, se dirige droit sur le troupeau en klaxonnant. Les impalas ont tôt fait de déguerpir.
A même la route, se trouvent des monticules d’excréments qui laissent supposer la présence d’éléphants ou bien alors de dinosaures. Nous serons vite fixés, quelques kilomètres plus loin, en bordure de route se présente un troupeau d’éléphants et un troupeau de girafes. Waouuu magnifique. Nous nous arrêtons pour les observer, en restant assis sur notre moto. Un éléphant me fait face à moins de 10 mètres. Comme nous avons été averti quelques semaines plus tôt qu’il fallait vraiment se méfier des éléphants, car sous leur aspect paisible à la démarche lente, ils peuvent soudainement charger et nous piétiner. Je n’ose pas sortir mon appareil photo qui est pourtant juste devant moi dans ma sacoche de réservoir. Dans un premier temps, l’éléphant semble agacé par ma présence puis il semble s’apaiser. Je jette un œil derrière moi, François est occupé à mitrailler. Je décide de sortir mon appareil, cependant sans enlever mes gants et mon casque au cas ou je devrais démarrer en trombe. Je prends plusieurs photos tout se passe bien. Nous décidons de poursuivre notre route car nous n’en avons pas fini avec les frontières et l’heure est déjà tardive.
Après une cinquantaine de kilomètres, nous atteignons la frontière Zimbabwéenne. De nombreux camions sont arrêtés sur le bord de la route. De nouveau un troupeau d’éléphants se trouve en bordure de route à quelques mètres des camions. Nous prenons quelques photos. A une quarantaine de mètres un groupe de jeunes éléphants traverse la route en file indienne, quel spectacle !
Nous nous présentons au poste de douane, et c’est reparti pour un tour, bureau de la santé, immigration, douane. Un des douaniers s’occupe des carnets de douane, le second nous parle de moto et nous montre sur son PC la Triumph qu’il souhaite commander directement en Angleterre. Le troisième regarde un match de catch sur son PC. Cette fois ce sera assez rapide.
A moins d’un kilomètre, il nous reste encore la douane Botswanienne à traverser. Nous devons passer avec la moto dans un immense bac d’eau avec du désinfectant. Arrivé de l’autre côté, une dame d’une corpulence imposante nous fait comprendre que nous devons également désinfecter nos chaussures. Nous béquillons les motos et nous devons cette fois passer dans un bac de la taille d’un paillasson. Aussitôt fait notre matrone disparaît dans les bâtiments. Nous passons au contrôle santé quand tout à coup une famille de phacochères traverse la douane. Pas de test PCR pour eux, sans doute des habitués ! Nous terminons avec l’immigration et la douane où nous devons payer un visa et une nouvelle taxe routière. Nous nous présentons à la grille de sortie lorsque le jour tombe. Le douanier attire notre attention sur le danger de rouler la nuit avec les animaux sauvages, il est impératif de rester prudent.
Maintenant il fait nuit noire, nous parcourons 15 km pour rejoindre le camp. Nous nous inscrivons à l’accueil et nous rejoignons notre emplacement. Nous déployons nos tentes qui sont toujours gorgées d’eau depuis notre dernière nuit de camping il y a trois jours. Nous sommes obligés d’essuyer l’intérieur des tentes avec nos vêtements sales. Nous passons une nuit dans l’humidité et l’odeur qui l’accompagne.
Le lendemain fin d’après-midi, notre pote Victor parti de Cape Town à moto mi janvier, nous rejoint. Nous fêtons nos retrouvailles au bar du lodge sous une météo radieuse qui nous gratifie d’un superbe coucher de soleil, comme pour dire : « Welcome Victor ».
Nous aurons quelques visites surprenantes dans le camping.
Deux jours plus tard, nous décidons de loger dans un campsite recommandé par Paul, un pote de François qui connait bien l’Afrique. Hormis les quelques kilomètres dans le sable pour y accéder, quel endroit grandiose ! Le camp est situé en pleine nature face à une grande plaine parsemée de quelques arbres. Aucune clôture ne sépare le camp de la faune. Il est d’ailleurs bien écrit de manière visible à différents endroits que les visiteurs sont là à leurs risques et périls. Un point d’eau est aménagé pour que les animaux puissent s’abreuver. Il est situé tout au plus à 10 mètres du bar et d’un espace d’observation sans aucune barrière ni quelconque système de protection. Le point d’eau est également équipé d’un bunker enterré muni de meurtrières par lesquelles nous pouvons observer et photographier les animaux. Installé à cet endroit nous sommes à 3 mètres du point d’eau. Les animaux sont parfois si près qu’il suffirait de passer la main par la meurtrière pour les toucher. C’est une expérience incroyable. La savane est magique. Durant les deux jours ou nous restons sur place, nous y observons, des éléphants, des singes, des girafes, des impalas, des buffles, des zèbres et différents oiseaux. Nous faisons la connaissance d’un couple d’Allemand qui se déplace avec un 4×4 équipé d’une tente de toit. Ils sont également émerveillés par ce spectacle incroyable. Nous avons l’impression d’être dans la série Daktari qui date des années 60 (désolé pour les plus jeunes), Clarence ne s’est pourtant pas montrée 😉.
Nous quittons cet endroit magique pour nous diriger vers un autre campsite où il est possible aussi d’observer les animaux. En chemin, nous nous arrêtons sur le bord de la route devant un majestueux baobab. Un garde passionné de moto vient à notre rencontre. Dans la conversation il nous demande où nous allons. Il nous apprend que dans 30 kilomètres il n’y aura plus de goudron, la route devient une piste de sable sur 280 Km. Pour lui ce n’est pas praticable à moto, il faut impérativement un véhicule 4×4. Selon nos estimations pour atteindre le campsite nous devrons rouler 15 km sur cette piste. Nous décidons d’aller voir comment est la piste.
Quelques kilomètres plus loin, nous faisons une halte dans un bar. Nous rencontrons des jeunes du coin, ils confirment les dires du garde et ajoutent qu’avec la faune sauvage, se lancer sur cette piste à moto n’est pas sans danger. La plupart des animaux sauvages s’éloignent quand nous les approchons, cependant nous avons expérimenté deux jours plus tôt avec François que ce n’était pas toujours le cas. En effet, François s’était arrêté le long de la route pour photographier un énorme éléphant qui devait être à environ 8 mètres. J’arrivais derrière François en roue libre, moteur éteint pour m’approcher en faisant le moins de bruit possible. Arrivé à 2 mètres de la moto de François, je n’étais pas encore arrêté, voilà notre éléphant qui montre des signes d’agressivités. Nous avons remis les moteurs en marche et nous n’avons pas demandé notre reste pour nous sauver. Il est vrai que le bruit des moteurs se mettant en marche l’a effrayé et il a opéré un demi-tour pour partir dans la brousse.
Nous poursuivons jusqu’à cette piste. Elle fait la largeur d’une voiture, il n’y a effectivement que du sable et deux ornières. Nous roulons environs 2 Km. On s’arrête pour faire le point, François se demande s’il faut continuer, Victor souhaite continuer en y allant tranquille. Pour moi c’est hors de question, c’est difficile de rouler sans perdre régulièrement l’équilibre et devoir récupérer avec les pieds avec le risque de coucher la moto, mais surtout la même rencontre qu’il y a deux jours avec François sur cette piste ensablée où il est impossible de partir rapidement et encore moins possible de réaliser un demi-tour, je ne donne pas cher de notre peau. Je suis généralement axé sur le consensus, mais pour cette fois aucune négociation possible, ma décision est de rebrousser chemin.
Nous passerons finalement la nuit dans un chouette campsite à quelques kilomètres de là. L’espace réservé au camping est bien ombragé, au vu des températures qui dépassent les 30 degrés c’est salvateur. Le camp est sécurisé par une clôture électrique, pas d’incursion inopinées d’animaux sauvages. C’est un couple d’australiens qui nous accueille, ils se sont installés définitivement en Namibie il y a 7 ans maintenant. Ils sont tous les deux très avenant et très sympathique. La terrasse de l’espace bar/restaurant s’ouvre sur une magnifique plaine, le calme y règne en maître, c’est un endroit très apaisant.
Fin de journée, François et Victor font le point au moyen des cartes et gps pour trouver la meilleure alternative à cette piste de 280 Km de sable. Ce qui est incroyable, c’est que cette piste est renseignée sur la carte comme si c’était une route goudronnée. En lisant les commentaires laissés sur ioverlander concernant cette piste, nous constatons que les seuls véhicules à s’y aventurer sont des 4×4 et que même pour eux c’est tout sauf une partie de plaisir. Les alternatives ne sont pas nombreuses, finalement nous optons pour passer directement en Namibie. Nous avons besoin d’un test PCR. Nous irons faire le prélèvement demain dans la matinée et nous nous présenterons à la frontière le surlendemain.
En route vers la Namibie
Waouuuuh. En vous lisant , on s’y croit. Les photos sont superbes. Bonne route pour la Namibie
Tous ces animaux , c’est magique ….mais prudence en effet j’ai découvert dans un reportage le we dernier que certains éléphants attaquaient les motards en Inde … ( et ce n’est pas une blague , je le promets….) c’était impressionnant de voir comment ces éléphants affamés s’en prenaient aux 4×4 et au bus locaux pour essayer de voler bananes et pique nique …. J’ai bien pensé à vous les gars .Bizzz d’Ebly
Merci pour le partage de votre aventure !!
Bonne route et vite la suite 😉
T
Douanes ,éléphants , test pcr , phacochères , frontieres , pistes impraticables .
Des imprévus à la pelle , le tout saupoudré de quelques dollars , le sésame qui ouvre toutes les portes .
Quelle belle AVENTURE .
Alain Louis .
Joli,joli…quand en Belgique, on parle d’un loup dans la nature, cela fait les gros titres…
Prenez soins de vous et de la mécanique….✌
Salut les gars, toujours un plaisir de te lire Bruno, quelle plume 🙂 ! Vivement l’expo photo et le livre après votre aventure !!! Bonne route !
Il me semble que vous êtes de plus en plus prêt des animaux ! Impressionnant!
Dommage que cette pluie vous complique un peu la vie mais c’est un faible détail devant tant de beaux moments …
Restez prudents!